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Pierrette Bloch: Essence

Installation view, Galerie Karsten Greve, Cologne 2025
Installation view, Galerie Karsten Greve, Cologne 2025
04.07.25 - 30.08.25

Galerie Karsten Greve Cologne

Mardi - Vendredi, de 10h à 18h30

Samedi, de 10h à 18h

Vernissage
le vendredi, 4 juillet 2025, de 18h à 20h

avec une introduction en anglais par Julie Enckell Julliard

Julie Enckell Julliard a réalisé en 2014 la première rétrospective institutionelle de Pierrette Bloch au Musée Jenisch à Vevey, en Suisse, et a contribué à la publication récente Pierrette Bloch. Différence et répétition (2024).

L'exposition se tient parallèlement à la rétrospective actuelle Pierrette Bloch - Peinture par d'autres moyens au Musée d'art moderne et contemporain de Saint-Étienne, en France, visible jusqu'au 21 septembre 2025.

Dossier de Presse (version en anglais)
Installation views, Galerie Karsten Greve, Cologne 2025
Installation views, Galerie Karsten Greve, Cologne 2025
Installation views, Galerie Karsten Greve, Cologne 2025
Installation views, Galerie Karsten Greve, Cologne 2025

La Galerie Karsten Greve a le plaisir de présenter Essence, la neuvième exposition personnelle de Pierrette Bloch à la galerie. Couvrant cinq décennies d’une création artistique prolifique et réunissant 40 œuvres de 1973 à 2015, l’exposition illustre le développement artistique de Bloch ainsi que la vitalité et la polyvalence de son langage visuel. Artiste en phase avec l’esprit de son temps, Bloch a opté pour une radicale simplification du geste pictural et pour des matériaux artistiques élémentaires.

Restée longtemps sous-estimée, la Galerie Karsten Greve a commencé à représenter Pierrette Bloch en 2011. Depuis, neuf expositions personnelles, de nombreuses expositions collectives, ainsi que d’importantes expositions institutionnelles et publications monographiques ont vu le jour. Désormais reconnue comme l’une des figures majeures de l’art français d’après-guerre, cette nouvelle exposition rend un hommage particulier à l’œuvre de Pierrette Bloch.




Principalement centrée sur les œuvres sur papier, l’exposition met en lumière ce médium que Bloch a inlassablement exploré. Dans la répétition du point et de la ligne, du vide et du plein, surgit une multitude de nuances et de variations.

Sans titre (vers 1973, PB/P 377) est l’une des œuvres les plus anciennes présentées. Les marques, régulières dans leur irrégularité, à l’encre noire, évoquent la calligraphie japonaise. Plusieurs taches dans la partie supérieure de la feuille confèrent à l’œuvre un aspect d’étude, peut-être par un enfant encore en exploration des outils calligraphiques. La mère de Bloch ayant grandi au Japon, l’artiste fut très tôt attirée par le dessin, l’encre et le papier.

Dans Sans titre (1977, PB/P 21), les marques individuelles deviennent des lignes fluides qui accentuent l’impression d’écriture. Le dessin rappelle les griffonnages de Cy Twombly, dont elle découvrit le travail lors de voyages aux États-Unis dans les années 1950 et 1960. En 1951, à l’âge de 23 ans, Bloch expose pour la première fois dans des galeries à Paris et à New York, découvrant alors les grands courants artistiques de l’époque, qui influenceront durablement son œuvre.



Malgré ces débuts prometteurs, sa position pionnière reste longtemps ignorée, comme en témoigne l’absence de ses œuvres dans l’exposition 33 European Painters au musée Guggenheim à New York en 1953. Bien qu’elle ne se soit jamais définie uniquement comme une artiste femme, elle fut marginalisée dans un système artistique dominé par les hommes. Pendant une grande partie de sa vie, elle reste à la périphérie du monde de l’art. Malgré ses échanges avec d’autres artistes, et surtout son amitié profonde avec Pierre Soulages, rencontré en 1949, sa vie se caractérise par la solitude. « Il faut toujours continuer » – une phrase qui l’a portée durant ces années sans jamais renoncer à créer.

Sans titre (1980), comme d’autres œuvres, évoque également l’art informatique naissant et les expérimentations visuelles d’artistes comme Vera Molnár. L’opposition entre noir et blanc, entre point et surface, rappelle la logique binaire du 0 et du 1. Toutefois, les dessins de Bloch portent la trace explicite du geste de l’artiste, humanisant cette dichotomie rigide par une touche littéralement incarnée.

La fin des années 1970 marque une rupture, ou plutôt une expansion dans la pratique artistique de Bloch, qui commence à créer des œuvres en mailles, faites de ficelle, de chanvre, et surtout de crin de cheval.


Maille (1980, PB/S 12) est exemplaire de ce nouveau médium artistique et de cette approche radicale. Ce matériau extrêmement fin, fragile mais tenace, incarne à la fois précision et aléa, le crin de cheval s’effilochant toujours légèrement. Pour Bloch, il représentait et manifestait la continuité et le temps.

Cet intérêt spécifique pour le temps se manifeste dans Sans titre (1994, PB/M 16). De gros points sont peints sur une bande de papier unique, montée au mur. L’œuvre se déploie littéralement dans le temps et dans l’espace, devenant à la fois une manifestation physique et conceptuelle.

Le sens de l’expérimentation continue de Bloch, tant sur le plan du médium que de l’espace, se retrouve aussi dans Sans titre (2008, PB/P 399). Le collage de différents types de papier avec des lignes verticales à l’encre est subtil, presque fragile. L’œuvre évoque la calligraphie et l’écriture par la densité variable de l’encre, tandis que les lignes fines et verticales rappellent les fils délicats de ses Mailles. En travaillant différents papiers, Bloch intègre pleinement leur matière, leur teinte et leur grain à l’œuvre. Ses travaux sur Canson, Arches, Kraft, Vinci ou papier calque illustrent la richesse d’un médium pourtant considéré comme simple. Parfois, le papier est monté sur Isorel, Bristol ou bois, créant une ambiguïté entre fixation et évanescence,

Pierrette Bloch est née à Paris en 1928. Pendant la Seconde Guerre mondiale, sa famille trouve refuge en Suisse. Elle revient à Paris en 1945 et étudie de 1947 à 1948 auprès d’André Lhote et Henri Goetz. En 1949, elle rencontre Pierre Soulages, dont l’amitié influencera profondément son parcours artistique.

En 2002, le Centre Pompidou à Paris lui consacre une grande exposition personnelle, suivie par le Museum Pfalzgalerie de Kaiserslautern, en Allemagne, et sa première rétrospective au Musée Jenisch de Vevey en 2014. En 2024, l’exposition Discrete Series: Pierrette Bloch, the friend and painter célèbre le dixième anniversaire du Musée Soulages à Rodez, France. Son œuvre est présente dans de prestigieuses collections publiques et privées telles que le Metropolitan Museum of Art et le Museum of Modern Art de New York ; le Centre Georges Pompidou, le Musée d’art moderne de la Ville de Paris, le Musée d’art et d’histoire du Judaïsme et la Fondation Louis Vuitton à Paris ; le Stedelijk Museum à Amsterdam ; le MAMCO à Genève ; le Musée de Grenoble ; et le Yokohama Museum of Art, au Japon. Pierrette Bloch est décédée à Paris en 2017.

Vue d'installation: Galerie Karsten Greve Köln, 2025
Vue d'installation: Galerie Karsten Greve Köln, 2025
Vue d'installation: Galerie Karsten Greve Köln, 2025
Vue d'installation: Galerie Karsten Greve Köln, 2025
Vue d'installation: Galerie Karsten Greve Köln, 2025
Vue d'installation: Galerie Karsten Greve Köln, 2025

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