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Herbert List: ITALIA

Vue d'installation, HERBERT LIST Italia, Galerie Karsten Greve Cologne, 2021
Vue d'installation, HERBERT LIST Italia, Galerie Karsten Greve Cologne, 2021
20.05.21 - 28.08.21

Galerie Karsten Greve Cologne

Mardi - Vendredi 10h - 18.30h

Samedi 10h - 18h

L'exposition est prolongée jusqu'au 28 août 2021!

La Galerie Karsten Greve a le plaisir de présenter la première exposition dédiée à Cologne à l’un des plus grands photographes du XXe siècle : Herbert List Italia. On pourra y admirer des essais visuels, des reportages photo et des portraits provenant des archives de l’artiste, dont 80 tirages argentiques vintages réalisés pendant les séjours d’Herbert List en Italie entre 1934 et 1961. Bon vivant et passionné de voyages instructifs, Herbert List se sent lié à l’Italie tout autant à titre privé qu’en tant qu’artiste, photographe professionnel et collectionneur de dessins de maîtres italiens des XVIe-XVIIIe siècle.
 

Vue d'installation, HERBERT LIST Italia, Galerie Karsten Greve Cologne, 2021
Vue d'installation, HERBERT LIST Italia, Galerie Karsten Greve Cologne, 2021
Vue d'installation, HERBERT LIST Italia, Galerie Karsten Greve Cologne, 2021
Vue d'installation, HERBERT LIST Italia, Galerie Karsten Greve Cologne, 2021

Né en 1903 à Hambourg, fils de l’importateur de café List & Heineken, Herbert List commence en 1921 un apprentissage chez un grand négociant de café d’Heidelberg. Parallèlement, il fréquente les cours d’histoire de l’art et de littérature à l’université de la ville, notamment les séminaires de Friedrich Gundolf, germaniste spécialiste de Goethe et membre du célèbre George-Kreis, le groupe littéraire réuni autour du poète Stefan George. Stimulé par la rencontre du photographe Andreas Feininger qui l’initie à l’utilisation d’un appareil photographique reflex (Rolleiflex), Herbert List se consacre à la photographie à compter de 1930. Influencé par le surréalisme et le Bauhaus, il s’intéresse aux natures mortes et aux portraits. En 1936, il émigre à Londres et Paris puis séjourne essentiellement en Grèce entre 1937 et 1941. Pour échapper à un internement, il fuit en 1941 à Munich où il lui est interdit de travailler. En 1944, il est enrôlé dans la Wehrmacht et envoyé en Norvège. À la Libération, le gouvernement militaire américain lui délivre une autorisation de photoreporter. Ses prises de vue des ruines de Munich bombardée datent de 1946. Il devient rédacteur artistique de la revue Heute. En 1952, il rejoint la coopérative internationale de photographes Magnum à Paris et se rend de nouveau en Italie. Il mène à bien plusieurs projets éditoriaux. À compter du milieu des années 1960, il se voue presque exclusivement à sa collection de dessins de maîtres italiens. Herbert List décède en 1975 à Munich.

Les archives de l’artiste, gérées de 1975 à 2003 par Max Scheler, sont désormais entre les mains du Hambourgeois Peer-Olaf Richter. Depuis sa première présentation monographique en 1937 à Paris, l’œuvre d’Herbert List a été exposée de nombreuses fois de par le monde et publiée dans des magazines de renommée internationale. Ses travaux se trouvent dans les fonds de grandes collections publiques, telles que le Metropolitan Museum of Art à New York, le Museum of Fine Art Boston, le Kunsthaus Zürich, le Fotomuseum (aujourd’hui Sammlung Fotografie) du Münchner Stadtmuseum, le Museum für Kunst und Gewerbe (Musée des arts et métiers) de Hambourg, le Museum Ludwig à Cologne ou encore le musée Picasso à Paris

Vue d'installation, HERBERT LIST Italia, Galerie Karsten Greve Cologne, 2021
Vue d'installation, HERBERT LIST Italia, Galerie Karsten Greve Cologne, 2021
Vue d'installation, HERBERT LIST Italia, Galerie Karsten Greve Cologne, 2021
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Vue d'installation, HERBERT LIST Italia, Galerie Karsten Greve Cologne, 2021
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Vue d'installation, HERBERT LIST Italia, Galerie Karsten Greve Cologne, 2021

De ses photos de Beach Boys plein de vitalité et avides de soleil sur la côte ligure, à Capri et Ischia dans les années 1930 émane une sensualité homoérotique à l’esthétique classique. Dans son essai sur la maison de retraite Casa Verdi (1938), ultime étape de nombreux chanteurs et musiciens de la Scala de Milan, il se penche sur la vieillesse, la solitude et la mort. En 1939, il est dans les catacombes des Capucins (Le catacombe dei Cappuccini) à Palerme. Les effets de lumière et la vue rapprochée adoptés pour ces clichés donnent une présence inquiétante à la mimique grotesque des squelettes vêtus de frocs de bure. Les monstres monumentaux recouverts de mousse et de feuillage dans le Sacro Bosco (bois sacré) de Bomarzo (province de Viterbe, Latium), qui sert à la fois de pâturage et d’aire de jeu, composent un autre essai visuel grotesque. Un jeune pâtre se tient debout dans la gueule d’Orcus, incarnation de la figure démoniaque, depuis laquelle il tente de surveiller son troupeau de moutons qui paît. Les jardins sophistiqués, commandés par le prince romain Pier Francesco (dit Vicinio) Orsini aux architectes Pirro Ligorio et Giacomo Barozzi da Vignola, ont vu le jour entre 1552 et 1585 et restent aujourd’hui toujours aussi uniques et mystérieux.

Herbert List rend visible la monumentalité de l’architecture de la ville éternelle en la confrontant à des êtres humains ou à des animaux, dont il fait simultanément un commentaire ironique : ainsi la main gigantesque de la statue colossale de l’empereur Constantin pointe son index vers le ciel derrière la tête d’un moine. Un chat prend la pose sous une immense tête de Jupiter. Pour sa série View from the Window/ Vue depuis la fenêtre de 1952, l’artiste utilise pour la première fois un petit appareil 35 mm (Leica) avec téléobjectif, afin de fixer sur la pellicule les événements qui se déroulent sur la Piazza dans le quartier du Trastevere sans que personne n’y prête attention. À partir de 1957, List parcourt Naples en tous sens pour un reportage photographique sur la ville. Il se prend de sympathie pour les habitants : pêcheurs, commerçants, artisans, couturières et laveuses, mais aussi nonnes et prêtres, flâneurs et chanteurs, et avant tout les enfants des rues. Vittorio De Sica, le célèbre réalisateur et acteur napolitain, endosse le rôle de l’intervieweur. Leur collaboration se traduit par la publication de Napoli en 1962. Associant clichés d’authentiques scènes de la vie quotidienne et propos des personnes photographiées, l’ouvrage livre un panorama de la métropole méridionale de l’Italie – et une critique sociale.

L’exposition présente enfin un domaine spécifique de la photographie d’Herbert List sous la forme de tirages argentiques vintages des portraits d’artistes, écrivains et intellectuels dont il était l’ami, dont Giorgio de Chirico et Giorgio Morandi, Anna Magnani, Wystan H. Auden, Pier Paolo Pasolini et Benedetto Croce – pour ne citer qu’une poignée des études de caractère qui font partie des œuvres exceptionnelles de la photographie de portrait du XXe siècle.
 

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