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Louise Bourgeois: Louise Bourgeois

Vue d'installation, Louise Bourgeois, Galerie Karsten Greve, Paris 2021. Photo: Nicholas Brasseur
Vue d'installation, Louise Bourgeois, Galerie Karsten Greve, Paris 2021. Photo: Nicholas Brasseur
10.04.21 - 21.08.21

Galerie Karsten Greve Paris

Mardi - Samedi, 10h - 19h

L'exposition sera prolongée jusqu'au 21 août 2021.

Louise Bourgeois, Galerie Karsten Greve, Paris 2021. © Nikolai Saoulski

La Galerie Karsten Greve est heureuse de présenter sa nouvelle exposition personnelle dédiée au travail de Louise Bourgeois (1911 – 2010) dans son espace parisien. À travers une sélection d’œuvres majeures réalisées entre 1946 et 2007, toutes directement obtenues auprès de l’artiste, l’exposition rend hommage à l’une des plasticiennes les plus remarquables de l’art contemporain et reflète plus de trente ans de sa collaboration étroite avec Karsten Greve.

Louise Bourgeois est peut-être l’artiste qui a le plus puisé dans son expérience personnelle et dans ses traumatismes pour nourrir son œuvre. En utilisant l’art comme thérapie, elle donne forme à ses émotions et développe un corpus de thèmes et de motifs aussi bien en sculpture, dans ses dessins et éditions, qu’en peinture.

Entre 1938, date de son arrivée à New York, et 1949, elle réalise en effet un nombre limité de peintures et inaugure en 1945 sa première exposition personnelle à la Bertha Schaefer Gallery avec douze toiles souvent reliées à sa venue aux Etats-Unis et à sa relation avec la France. En conséquence, sa peinture évolua vers une forme de figuration très personnelle où l’influence du surréalisme est claire. Datée de 1946, New Orleans en est un parfait exemple : on peut y voir une figure féminine de profil, autoportrait de l’artiste qui tient un bouquet de branches d’olivier. Elle se tourne vers une table sur laquelle sont représentés des motifs que l’on retrouvera dans l’ensemble de son œuvre : des spirales, des ciseaux, l’araignée, les feuilles, … L'utilisation généralisée de cette intense couleur bleue est par ailleurs une volonté de positivité, cette couleur étant pour Louise Bourgeois symbole de liberté et d’apaisement.

Vue d'installation, Louise Bourgeois, Galerie Karsten Greve, Paris 2021. Photo: Nicholas Brasseur
Vue d'installation, Louise Bourgeois, Galerie Karsten Greve, Paris 2021. Photo: Nicholas Brasseur
Vue d'installation, Louise Bourgeois, Galerie Karsten Greve, Paris 2021. Photo: Nicholas Brasseur
Vue d'installation, Louise Bourgeois, Galerie Karsten Greve, Paris 2021. Photo: Nicholas Brasseur

Outre la peinture, ce déracinement et son arrivée aux Etats-Unis vont également être exorcisés en sculpture, dans sa première série qu’elle appellera « Personnages ». A cette période, Louise Bourgeois ressent une nostalgie profonde pour la France et pour ces proches qu’elle a dû quitter. Installée sur le toit de son immeuble et entourée de gratte-ciels, elle conçoit entre 1945 et 1955 une série de plus de 80 sculptures en bois ou bronze. Ces personnages élancés à l’équilibre précaire sont le reflet de cette verticalité qui l’entoure mais aussi du vocabulaire moderniste, dans la continuité des formes d’un Brancusi ou d’un Giacometti. Ils deviennent le symbole de l’instabilité psychologique vécue par l’artiste pendant ces années, et une façon pour elle de convoquer ces êtres qui lui manquent. Chaque totem de cette « famille » a sa propre forme, sa propre individualité. Louise Bourgeois y développe des thèmes majeurs que l’on retrouvera dans toute sa production artistique : ainsi le thème de la maternité dans Woman with a Secret (1947), qui est l’une des premières occurrences du motif de la femme-mère. Plusieurs de ces « Personnages » mélangent également figures et formes architecturales, à l’instar de son Portrait de Jean-Louis de 1947-1949. Louise Bourgeois applique ici l’iconographie de la femme-maison à son fils né en 1940 : la partie basse de la sculpture est anthropomorphique, avec deux jambes ébauchées, tandis que la partie haute est architecturale et rappelle les gratte-ciels new-yorkais qui la fascinent tant.

A la fin des années 90, Louise Bourgeois reviendra à ses totems dans des versions en textile où la verticalité est créée par l’empilement de blocs de tissus cousus. Dans Sans titre (Calme Toi) (2000) et Sans titre (2002), ces « coussins » mélangent motifs géométriques et tissus unis dans un empilement instable qui semble pouvoir s’effondrer à tout moment. L’utilisation du textile ici est une façon pour Louise Bourgeois de reconstruire son propre passé.

Tout au long de sa carrière, Louise Bourgeois va expérimenter divers matériaux en sculpture. Elle travaille aussi bien le bois ou le tissu dans ses totems, que le bronze ou le plâtre et le latex dans les années 60. Ses œuvres en marbre sont un hommage à la sculpture baroque du 17ème siècle et notamment au sculpteur italien Gian Lorenzo Bernini, dit Le Bernin. Baroque, 1970, présentée lors de sa première rétrospective au MoMA en 1982, peut se lire comme une métamorphose et une réadaptation contemporaine de la célèbre sculpture Apollon et Daphnée. Dans les années 1990, Louise Bourgeois réalise une série d’œuvres en aluminium. Les capacités réflectives de ce matériau permettent de confronter le spectateur au message de l’artiste et de le rendre acteur de sa propre psychologie. C’est le cas pour Le Miroir (1998) ou encore pour les reliefs muraux Toi et Moi I et II (1997) dont les courbes monumentales ondulent sur le mur. Ces deux reliefs fonctionnent comme des motifs complémentaires où la rondeur concave des circonvolutions de l’une est le pendant du tranchant des reliefs convexes de l’autre. Cette géométrie parfaite mais instable exprime ici toute l’ambiguïté de ces relations qui sont à la fois source d’anxiété mais aussi indispensables à l’artiste. Ce thème trouve sa variante dans le motif du Couple que Louise Bourgeois ne va traiter en sculpture qu’à partir des années 1990. Dans cette version en aluminium de 2003, elle associe une représentation figurative du corps humain au motif abstrait de la spirale. Ces volumes sont ici à la fois symboles de complémentarité et créateurs de distance. Le couple est suspendu dans les airs, tournant sur lui-même dans un état d’ambivalence et de perpétuelle fragilité, figé pour l’éternité dans une quasi-étreinte.
Primordial dans l’œuvre de Louise Bourgeois, le motif de la spirale se retrouve dans The FountainCouple (1999). Elle choisit ici de représenter la dualité et la complémentarité du couple par ces deux sculptures/fontaines faites de cercles concentriques, construite à l’image d’un lair (tanière). L’infinité de ces motifs – qu’elle associe aux tours effectués lors de l’essorage des tissus dans la rivière de sa jeunesse – suggère l’écoulement du liquide qui donne la vie. Louise Bourgeois conçoit ici le couple comme un refuge, comme une entité créatrice.

Louise Bourgeois, The Couple, 2003 (détail). Photo: Nicholas Brasseur
Vue d'installation, Louise Bourgeois, Galerie Karsten Greve, Paris 2021. Photo: Nicholas Brasseur
Vue d'installation, Louise Bourgeois, Galerie Karsten Greve, Paris 2021. Photo: Nicholas Brasseur
Vue d'installation, Louise Bourgeois, Galerie Karsten Greve, Paris 2021. Photo: Nicholas Brasseur

En parallèle de la sculpture, le dessin reste le moyen d’expression le plus important pour Louise Bourgeois. En attrapant au vol ses pensées visuelles et en les enregistrant à la manière d’un journal intime, ses « Pensées plume » sont un moyen d’exorciser ses angoisses. Les dessins figuratifs sont pour elle une façon d’extérioriser et de se défaire de souvenirs négatifs, tandis que les dessins abstraits viennent d’un profond besoin de paix. Les dernières années de la carrière de Louise Bourgeois sont marquées par un retour en arrière sur le thème de la maternité (Femme, 2007). Elle développe des représentations de la grossesse, de l’accouchement, de l’allaitement qu’elle traite à la gouache, dont le rouge intense est chargé de force expressive : il représente aussi bien le sang et la vie que la passion et l’amour. A la fois simples et poétiques, douloureuses et apaisées, ces images convoquent des expériences submergeantes dans sa vie de femme et d’artiste.
Outre le dessin, la production de multiples (gravures, pointes sèches ou livres illustrés) tient aussi une grande place dans l’œuvre de Louise Bourgeois. Réalisé en 1998, Topiary (The art of Improving Nature) aborde le thème de la topiaire, art de la taille des arbres, et le pouvoir de régénération des plantes après un traumatisme, comme métaphore de problématiques personnelles. Avec Anatomy (1990), elle donne forme aux effets de la douleur psychologique sur le corps humain.

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