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Qiu Shihua: Visible... Invisible

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Vue d'installation, Qiu Shihua, Visible... Invisible, Galerie Karsten Greve Cologne, 2022. Photo: Christopher Clem Franken
12.02.22 - 16.05.22

Galerie Karsten Greve Cologne

Mardi - Vendredi 10h - 18.30h

Samedi 10h - 18h

Vernissage le samedi 12 février 2022, 11h - 20h

"Oublie tout. Quand il n'y a plus rien, tu peux goûter aux plaisirs du vide. [...] Quand tout disparaît à l'extérieur, il se produit un élargissement intérieur: quand la forme se réfrène, l'esprit se manifeste."

La Galerie Karsten Greve se réjouit d’inaugurer cette nouvelle année avec QIU SHIHUA Visible… Invisible, troisième exposition individuelle dédiée à cet artiste chinois contemporain à Cologne. C’est au total sa septième exposition solo dans la Galerie Karsten Greve qui présente et représente Qiu Shihua depuis 2015. On pourra y admirer onze tableaux des années 2006 à 2019 ainsi que douze œuvres sur papier qui ont vu le jour en 2018 et 2019 et n’ont jamais encore été présentées au public.

Au premier regard, les œuvres de Qiu Shihua semblent être des peintures monochromes. Puis, de la tonalité blanc sur blanc qui couvre toute la toile et masque sa couleur brute, tel un voile blanc lasurant et translucide, surgissent des contrastes faibles et des contours vaporeux. Qiu Shihua fait apparaître et disparaître des motifs paysagers dans les lasures transparentes. Les nuances se condensent en collines et vallées, groupes d’arbres et silhouettes sylvestres, crêtes de montagnes et falaises escarpées. Point de lumière et de repère, le soleil transperce un épais banc de brouillard. Des modulations légères de couleur sur une base blanche brisent la monochromie et révèlent, pour peu qu’on s’y attarde suffisamment, une superposition de strates aux teintes tendres et pâles de gris, bleu, rose et jaune. « Dans mes tableaux, je tente d’exprimer des visions au-delà du visible, tout en essayant aussi de rendre les choses vivantes et dans leur intégralité. Lorsque le spectateur entre dans l’espace (du tableau), il ressent à quel point elles sont réelles, et il remarque que ce qu’il voit change à chaque fois, grossit, s’amenuise, en fonction de sa propre disposition d’esprit », déclare Qiu Shihua à propos de sa peinture. 

Vue d'installation, Qiu Shihua, Visible... Invisible, Galerie Karsten Greve Cologne, 2022. Photo: Christopher Clem Franken
Vue d'installation, Qiu Shihua, Visible... Invisible, Galerie Karsten Greve Cologne, 2022. Photo: Christopher Clem Franken

L’atmosphère des tableaux de Qiu Shihua révèle des liens avec les traditions de la peinture de paysage chinoise, notamment l’épure extrême dans le choix des coloris, les références à des motifs que l’on peine à distinguer et la restriction à quelques outils et techniques employés avec parcimonie. La peinture chinoise Shanshui se compose des sinogrammes shan (montagne) et shui (eau) qui, dans leur union, symbolisent l’unité complémentaire de deux entités naturelles distinctes. Chez Qiu Shihua ces composantes ne sont pas une simple citation artistique, mais l’expression d’un programme esthétique et philosophique qui n’a pris la direction qu’on lui connaît aujourd’hui que dans les années 1980. Ses paysages calmes rappellent les régions arides du plateau de Lœss au nord-ouest de la Chine, où il a vécu en ermite pendant plus de vingt ans. Il sublime dans ses œuvres sa longue expérience dans le désert de Gobi, pendant laquelle il s’est aussi tourné vers le taoïsme. Les visions paysagères font des va-et-vient entre, d’une part, les concepts taoïstes de la réitération et du vide et, d’autre part, l’idée occidentale de l’abstraction et de l’épure. La dissolution du paysage dans un événement de plus en plus pictural inspire des parallèles avec les premiers mouvements abstraits de l’art ouest-européen, par exemple avec les tableaux de Venise peints par William Turner vers 1840 ou la fugacité de certaines lumières dans les pastels de Claude Monet. Comparable à la démarche picturale impressionniste, dans laquelle la représentation de la lumière et les conditions atmosphériques constituent la mission principale de l’artiste, où la couleur découle de la lumière et de l’ambiance et est restituée comme vecteur de la luminosité, Qiu Shihua diffère, par un subtil jeu d’ombres et de lumières, l’apparition des éléments du paysage et le processus de formation de l’image.

Vue d'installation, Qiu Shihua, Visible... Invisible, Galerie Karsten Greve Cologne, 2022. Photo: Christopher Clem Franken

Né en 1940 dans le Zizhong, province du Sichuan en Chine, Qiu Shihua étudie jusqu’en 1962 la peinture à l’huile à l’académie des beaux-arts de Xi’an, dont le style pictural s’inscrit dans la veine du réalisme socialiste soviétique. Pendant la révolution culturelle, il travaille dans un cinéma de Tongchuan, province de Shaanxi, où il peint des affiches de cinéma et des banderoles publicitaires. Des voyages en Europe, un séjour de plusieurs années dans le désert de Gobi et sa conversion au taoïsme l’amènent à la fin des années 1980 à opérer un virage artistique. Dans les années 1990, Qiu Shihua inaugure ses premières expositions monographiques dans des galeries de Chine et de Taiwan. Il participe aux biennales de São Paulo (1996), Venise (1999) et Shanghai (2004). En 2001, la New York Kunsthalle présente sa première exposition solo hors de Chine. En 2012, le Hamburger Bahnhof – Museum für Gegenwart (musée d’art contemporain) à Berlin et le Museum Pfalzgalerie Kaiserslautern lui consacrent de grandes présentations. Signalons également l’exposition itinérante Mahjong – Chinesische Gegenwartskunst aus der Sammlung Sigg (art contemporain chinois de la collection Sigg) qui fait étape au Kunstmuseum Bern (2005) à la Hamburger Kunsthalle (2006) et au Museum der Moderne Salzburg (2007) et, enfin, une exposition collective, Shanshui – Poetry without Sound? Landscape in Chinese Contemporary Art, au Kunstmuseum Luzern (2011). L’œuvre de Qiu Shihua fait partie des fonds d’importantes collections internationales, dont le Metropolitan Museum of Art à New York, The Royal Academy of Arts à Londres et la Fondation Louis Vuitton à Paris. Qiu Shihua vit et travaille à Pékin (Beijing) et Shenzhen en Chine.

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