Gideon Rubin: Looking Away
Galerie Karsten Greve Cologne
Mardi - Vendredi 10h - 18.30h
Samedi 10h - 18h
Vernissage le vendredi 2 septembre 2022, 17h - 19:30h
L'artiste est présent.
En introduction, une conversation entre Gideon Rubin, Anahita Vessier et Nady Mirian aura lieu à 17h.
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Heures d'ouverture prolongées dans le cadre des DC Open Galleries :
Samedi 3 septembre 2022, 10h - 19h
Dimanche 4 septembre 2022, 13h - 17h
La Galerie Karsten Greve de Cologne a le plaisir de présenter l’exposition Looking Away avec des œuvres nouvelles de Gideon Rubin à l’occasion de la rentrée artistique 2022. Il s’agit de la huitième exposition personnelle consacrée par la Galerie Karsten Greve à cet artiste, qu’elle présente et représente depuis plus de dix ans. Cette exposition réunit vint-cinq travaux à l’huile sur lin brut ; tout droit sortis de son atelier londonien, ils donnent un aperçu de l’activité créatrice actuelle de l’artiste.
Les pièces maîtresses de l’exposition sont deux séries de peintures, chacune constituée de dix œuvres, variations autour d’un même motif : d’une part, une jeune femme portant une robe violette vue de dos (Purple Dress, 2022) ; et d’autre part, un jeune homme vêtu d’une chemise bleue (Blue Shirt, 2022). Ces personnages isolés détournent le regard, ils sont dans des espaces indéfinis. La représentation de dos caractéristique du romantisme semble revivre dans les derniers travaux de Gideon Rubin. Le personnage vu de dos, le regard perdu dans un lointain vague, rend la profondeur de champ sur la surface bidimensionnelle de la toile et amène l’observateur à s’identifier au personnage représenté en train de regarder.
Le titre de l’exposition Looking Away – Détourner le regard – renvoie à des situations dans lesquelles des personnes détournent délibérément le regard. La représentation de dos des protagonistes est polysémique : elle est l’expression d’émotions fortes telles que le mépris, le deuil, la peur, le dégoût, l’abandon à la réflexion. Par ailleurs, le personnage vu de dos, ou le nu de dos, est une approche artistique de la dialectique de l’ostentation et de l’occultation que l’on rencontre dans les premières photographies et dans la photographie de mode. Les séries Purple Dress et Blue Shirt évoquent le caractère reproductible de la photographie et le processus de remémoration. Vus de loin, les tableaux se ressemblent, c’est en les observant de près qu’on en perçoit les différences. Ce processus revient à imiter la mémoire qui, à chaque remémoration d’un souvenir altère légèrement les souvenirs.
L’œuvre récente de Gideon Rubin fait la part belle aux séries : l’artiste répète un motif à l’envi et le décline à différentes échelles, comme s’il s’agissait d’une même photographie dans différents formats. Gideon Rubin définit cette approche comme un « exercice du regard ». Il peint d’après des photographies tirées d’albums anciens chinés sur des brocantes ou glanées dans des journaux et des magazines illustrés. Le rendu des coiffures au fil du temps, les photos de célébrités, la pornographie ainsi que le portrait et la peinture historique sont au cœur des préoccupations de l’artiste. Ce dernier esquisse ses sujets d’un geste sûr en quelques coups de pinceaux, dans des dégradés de couleur – le plus souvent des tons sable –, qu’il souligne de rouge vif. Le brouillage des détails permettant d’identifier les personnages et l’effacement des traits de leurs visages amènent l’observateur à établir des associations entre les sujets des tableaux et ses propres souvenirs et représentations, d’autant que les gestes retenus, attitudes et poses des personnes représentées cherchent à créer une impression de déjà-vu et invitent à compléter les lacunes.
Gideon Rubin est né en 1973 à Tel-Aviv. Il a étudié à la School of Visual Arts de New York, et à la Slade School of Fine Art à Londres, dont il a obtenu le Master of Fine Arts (MFA) en 2002. En 2013, il a bénéficié du programme de résidence Outset à Tel-Aviv ; en 2014, il a obtenu une bourse de la Shifting Foundation. L’artiste a participé en 2016 avec son projet « Places of Conflict » à un programme d’échanges artistiques entre la Chine et Israël soutenu par la Galerie Karsten Greve et Outset. Les travaux de Gideon Rubin font régulièrement l’objet d’expositions personnelles et collectives internationales et ils sont présents dans des collections privées et publiques du monde entier, notamment le musée Voorlinden, à Wassenaar (Pays-Bas), le musée d’Art contemporain de Herzlia (Israël), la McEvoy Foundation for the Arts, à San Francisco, le musée Rubin à Tel-Aviv, la Collezione Maramotti, à Reggio Emilia, la Fondazione San Patrignano, à Rimini, la Maison Ruinart, à Reims, et la Fondation Francès, à Senlis. L’artiste vit et travaille à Londres.
